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Wild Legal et la CFDT pour intégrer la Nature en entreprise !

Le 28 mai, nous étions dans les locaux du syndicat CFDT à l’occasion d’une journée consacrée à la thématique "Prendre soin du vivant et le représenter au sein de l'entreprise". Cette journée était organisée par le réseau des “Sentinelles Vertes” de la CFDT qui regroupe des personnes engagées sur les questions écologiques agissant au sein de leurs entreprises.



Les Sentinelles Vertes 


Début 2020, la Fédération Conseil, Communication, Culture (F3C) de la CFDT a mis en place un réseau de Sentinelles Vertes. Initié par Michaël Pinault, il vise à regrouper des militant.es et représentant-es syndicales dont l’objectif est de “créer, dans les entreprises, un réseau d’experts sur les questions de développement durable, porter plus loin les revendications et les actions et susciter de nouvelles vocations”.


A l’occasion de la Journée “Prendre soin et représenter le Vivant au sein des entreprises”, une cinquantaine de sentinelles venues d’horizons géographiques et professionnels très divers, étaient donc rassemblées à Paris. 


Durant la matinée, la “Fresque du Pouvoir d'agir en entreprise pour la transition écologique juste", créée et animée par les sentinelles a permit aux participant.es d’identifier avec facilité tous les leviers qui existent en tant que salarié.e syndiqué.e et réprésentant.e ou délégué.e syndical-e pour agir concrètement pour la nature. 


Ces ateliers ont été l’opportunité de discuter avec les sentinelles de l’intégration de gardien.nes des droits de la Nature au sein des entreprises. Les retours étaient très enthousiastes !


Une table ronde passionnante


Dans l’après-midi, une table ronde était organisée avec Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Jérôme Morin, secrétaire général de la F3C-CFDT, Sylvain Breuzard, fondateur de Norsys et auteur du livre La PermaEntreprise, Frantz Gault, auteur de La Nature au Travail et Marine Calmet, président de Wild Legal


Suite à une présentation sur des principes fondateurs des droits de la nature et le programme mis en place par Wild Legal pour expérimenter à l’échelle des territoires,  Marine Calmet a été interrogée sur le lien entre l'entrepreneuriat et les droits de la Nature, affirmant :


“Il faut permettre la représentation de la Nature dans tous les lieux de discussion et de décideurs et donc en particulier dans les entreprises”. 

Frantz Gault a par la suite soulevé des questions clés touchant à la représentation de la nature dans l’entreprise, à la fois sous l’angle de l’exploitation des êtres vivants et de leurs besoins fondamentaux. Il a rappelé que le Code de l’animal, qui rassemble aujourd’hui les dispositions touchant à la protection des animaux notamment de rente, constitue un “proto code de l’animal au travail”. Des évolutions juridiques sont donc indispensables pour intégrer la dépense des entreprises aux vivants.  


Sylvain Breuzard a ensuite présenté les concepts liés à la Permaentreprise. Ce modèle économique repose essentiellement sur trois principes éthiques indissociables : 

  1. Prendre soin des humains, 

  2. Préserver la planète

  3. Se fixer des limites et redistribuer les surplus


De nombreuses entreprises cherchent aujourd’hui à se réinventer et cherchent des réponses pour guider leur transition. Sylvain espère démontrer que la permaculture peut offrir une guidance utile pour réancrer les activités économiques dans une démarche soutenable pour la terre. 


Marylise Léon a annoncé que le syndicat CFDT était prêt à s’emparer de la question de l’intégration de la Nature en entreprise, en prévision de son congrès qui se tiendra en 2026. A ses yeux, le rôle de gardien-nes de la Nature est une question de responsabilité qui se pose à la fois pour les représentant.es et délégué.es syndicales mais également pour les syndicats eux même car il s’agit d’une question démocratique


Selon Marylise Leon, l’objectif de la CFDT est de permettre des changements réels et concrets dans la vie des gens et qu’une transition juste doit être pensée en défendant les intérêts  des travailleur-ses et des écosystèmes. 


Jérôme Morin, Secrétaire du F3C-CFDT a souligné que le syndicat souhaite lancer une grande campagne pour le Vivant dans les entreprises afin d’accompagner les acteurs du monde de l’entreprise dans la transition écologique. 


Droits de la nature et entreprises, comment aller plus loin ? 


Afin d’approfondir cette réflexion, Wild Legal prend part à un groupe de travail “Permaentreprise” coordonné par Michaël Pinault (Sentinelle verte, F3C-CFDT) et Sylvain Breuzard, rassemblant plusieurs entreprises pionnières et syndicalistes. 


L’objectif est ainsi de croiser nos regards et nous interroger sur la création d’outils et de méthodes visant à intégrer les principes de la permaculture et des droits de la Nature au cœur de l’entreprise. 


Par ailleurs, nous sommes convaincus que les syndicats sont des acteurs importants pour la défense des droits de la nature dans l’entreprise. L’histoire le montre. En 1936, apparaissent en France les délégués du personnel, une institution représentative des salariés créée par le Front populaire. Ces porte-parole des travailleur-ses permettent de faire entendre leurs intérêts et de sortir d’une gouvernance dans laquelle le personnel n’est qu’une ressource, une masse laborieuse sans visage et sans voix. D’autres évolutions juridiques plus récentes, l’obligation d’atteindre 40% de femmes dans les conseils d’administrations -loi du 20 janvier 2011 dite Copé-Zimmermann- montre à quel point la représentation des diversités, notamment de genre, est une question prédominante dans l’évolution des entreprises… et que la loi est un outil indispensable pour contrebalancer des biais sociétaux, comme l’absence des femmes des lieux de pouvoir politique et économique.


Et si, la biodiversité était désormais la prochaine grande bataille, pour rendre visibles et audibles les entités naturelles dans l’entreprise ? Pour cela, il ne s’agit pas uniquement de penser la représentation de la nature dans les conseils d’administration (voir notre article sur les administrateur-rices gardien-nes de la Nature), en évitant ainsi une stratégie environnementale purement descente, mais de penser un dialogue social revitalisé par le rôle éminemment essentiel des syndicats et des salarié-es dans l’orientation des politiques écologiques à l’intérieur et à l’extérieur du monde professionnel. 


Wild Legal publiera dans les mois à venir, un fascicule visant à éclairer le public et les professionnels sur les principes des droits de la nature applicable au monde de l’entreprise et des propositions concrètes visant à une nouvelle gouvernance bioperspectiviste, c’est à dire, capable de faire émerger les besoins et les intérêts des autres-qu’humains afin de proposer une alternative au modèle anthropocentrique actuel. 


Pour nous contacter : contact@wildlegal.eu


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